Février 2016 - Balade 1


Voici un peu de la flore et de la faune photographiées au mois de février 2016.
En note: des anecdotes et caractéristiques originales. 
Pour lire l'ensemble des notes pour une espèce, parcourez la section "espèce par espèce" .



13 février 2016 - Étourneau sansonnet

 

Étourneau sansonnet (13 février 2016 - Naninne)


Étourneau sansonnet (13 février 2016 - Naninne)

Étourneau sansonnet (13 février 2016 - Naninne)

 

 C’est un artiste qui se tient là, au milieu de ses congénères de même sensibilité pour l’art. L’Étourneau sansonnet est peintre-sculpteur et musicien.
Peintre-sculpteur de l’instant, des formes les plus étonnantes, les plus rondes, les plus ondulantes. Sa toile est le ciel, sa matière est son groupe, sa couleur est celle de son corps. Qui n’a pas vu à la tombée du jour une nuée d’étourneaux valser dans le ciel, s’enrouler sur elle-même, onduler, s’étirer, se fondre en une sphère, piquer, remonter, n’a pas connu l’émerveillement d’une poésie de l’instant, ronde et spectaculaire, constamment renouvelée.
Musicien et imitateur, l’artisan de formes célestes est également surprise et enchantement pour l’oreille. Le chant de l’Étourneau sansonnet n’est pas fixe. L’oiseau semble s’inspirer de l’instant, de ses rencontres, de son vécu, de ce qu’il a entendu. Car en plus de chanter, il imite. Et ses imitations sont des plus étonnantes : chants d’autres oiseaux (les spécialistes s’y trompent), ritournelles mélodieuses, cris rauques, cliquetis…mais aussi sons empruntés à notre univers : téléphone, klaxons,  sirènes, etc.  Ce sont de véritables pots-pourris multicolores qu’offre le mâle, presque toute l’année, seul ou en groupe.
Ah le groupe, il l’aime. Il passe la plus grande partie de sa vie en groupe. Et le soir, lorsque l’esprit grégaire est à son apogée, le voici se reposant en compagnie d’une dizaine de congénères, d’une centaine, de plusieurs milliers…parfois de plus d’un million de ses semblables (on a compté jusqu’à  5 millions d’individus  sur une île française). Cet omnivore aime tellement la compagnie que l’on peut le voir régulièrement fréquenter sur une même pâture des Corbeaux freux et des Choucas des tours.
Comme le Moineau domestique, lorsque l’idée de se reproduire le titille, le mâle prépare plusieurs nids. Une charmante passe ? Il attire son attention en espérant qu’elle trouve à son goût l’un des appartements (les Étourneaux sansonnets nichent dans des cavités). Ceci, n’exclut pas une polygamie possible…




 

 

13 février 2016 - Merle noir

 

 
Merle noir (13 février 2016 - Crupet)

 
C’est le soir, paraît-il que son chant, déjà beau, est le plus mélodieux. Comme si le Merle noir, remit d’une journée tumultueuse lâche prise, enfin apaisé. Et quel chant. L’un des plus beaux de notre faune à plumes. Son tempo lent, son timbre cuivré, ses sinuosités mélodiques chaudes, son inventivité, sa variété, cette paix heureuse parfumée d’un tout petit bouquet de nostalgie nous rappelant les longues soirées d’été, s’invite à nos oreilles lorsque la lumière est faible. Le Merle noir chante au lever du jour, au crépuscule ou lorsqu’un nuage lourd assombrit son univers. Si les observateurs le trouvent encore meilleur chanteur le soir, ils le trouvent également meilleur chanteur à la campagne qu’en ville, là où sa densité est plus importante et la notion de territorialité amoindrie.
Quel étonnant oiseau, d’apparence sonore si calme lorsqu’il chante, et de tempérament souvent si inquiet durant la journée. Un rien peut l’effrayer. Il n’est pas rare qu’il lance un terrible cri d’alarme et s’enfuie à tire-d’aile pour un petit rien qui lui a semblé peu sûr. Il peut être farouche et s’indigner à l’extrême de manière disproportionnée. Ne lui faites pas de surprise, s’il-vous-plaît… son petit cœur d’inquiet sursauterait paniqué. Peut-être est-ce pour cette raison qu’il semble tant apprécier les bains de soleil. La chaleur de cet astre de lumière peut-être le réconforte-t-il ?
Tout rapidement effrayé qu’il peut être, le Merle noir, qui se nourrit principalement au sol, peut faire un tintamarre de tous les diables, surtout lorsqu’il cherche sa nourriture parmi les feuilles mortes d’un sous-bois. Combien de fois n’avons-nous pas été trompé-e-s en forêt par la fouille bruyante d’un merle. Que cherche-t-il là en sautillant? Des insectes, des vers de terre, des araignées. Parfois le voici dans un buisson ou un arbre à déguster un savoureux fruit. Ce qui le fait craindre et mal aimer de certains cultivateurs. C’est oublier tous les services qu’il rend aussi en se nourrissant d’insectes prédateurs de nos cultures.
Le Merle noir est un solitaire qui ne manque pas d’expressions et sait se faire comprendre de ses comparses via de nombreuses attitudes différentes. Parfois, en fonction des régions et lors de la saison froide, il rejoint d’autres Merles noirs le soir dans des petits dortoirs communs. Pour ce qui est de la nidification, c’est Madame qui choisit elle-même l’emplacement du lit, berceau de ses futurs petits, qu’elle construira souvent avec l’aide de son conjoint.
 

 

 




 

 

18 février 2016 - Loupe

 

 

Gale (18 février 2016 - Rixensart)

 

Cette excroissance  a été provoquée par une blessure, un champignon ou un insecte. L’arbre  a réagi à l’agression en produisant plus de cellules. Cela n’est pas nuisible à l’arbre …  et cela intéresse les artisans du bois car ces excroissances créent dans le bois des dessins intéressants.




 

 

18 février 2016 - Pic noir

 

Pic noir (18 février 2016 - Rixensart)

Pic noir (18 février 2016 - Rixensart)

Pic noir (18 février 2016 - Rixensart)

Des coups puissants dans un bois mort. Pause. Des petits cris de contact puis à nouveau le martellement résonne avec force.  On l’entend à plus d’un kilomètre. Une femelle apparaît. Le mâle se cache dans la loge qu’il a creusée comme s’il ne voulait pas la voir. Il faudra un long moment pour que femelle et mâle se rapprochent et s’amadouent. S’ils s’estiment de bonne entente, le couple nouveau s’installera pour former une famille dans une loge creusée par le mâle à moins qu’ils ne décident d’en creuser ensemble une nouvelle. Travail d’un long labeur.
Le pic noir, solitaire convaincu à la très bonne mémoire, pique tout le temps : pour se nourrir, pour creuser des loges dans les arbres, pour user son bec qui pousse et pousse et pousse. Que cherche-t-il en martelant les troncs des vieux arbres et des arbres malades ? Des larves d’insectes qui vivent sous l’écorce. C’est un champion du marteau piqueur : de 5.000 à 12.000 coups par jour. 150 coups par minute à la vitesse de 20 km/heure. Au dernier moment il ralentit et ferme les yeux pour qu’ils ne sortent pas de sa tête… Heureusement pour lui son cerveau est protégé par des articulations et des muscles qui servent d’amortisseurs.
Ce façonneur de cavités arboricoles, sans s’en douter, construit le gîte pour de nombreuses espèces d’oiseaux qui occuperont les trous qu’il a abandonnés.

 

 




 

 Sans paroles


Rixensart ( 18 février 2018 )


Rixensart ( 18 février 2018 )